Les autorités camerounaises ont interdit les manifestations en zones anglophones, à l’approche du 1er octobre, date marquent le 60e anniversaire de la proclamation de la République fédérale du Cameroun en 1961, mais aussi le déclenchement des protestations anglophones en 2017.
« Des manifestations sont interdites dans le département de la Mezam et c’est jusqu’à nouvel ordre », a annoncé, mardi, dans un communiqué M. Emile Mooh, préfet de la Mezam dans le Nord-Ouest anglophones du Cameroun. Les préfets des départements des deux régions anglophones ont également annoncé les mêmes mesures.
« Toute personne qui va violer cet ordre, sera punie selon la loi en vigueur », a souligné le préfet de la Mezam ajoutant que la décision prend effet dès sa publication.
Au Cameroun, le Nord-Ouest et Sud-Ouest anglophones en crise retiennent leur souffle alors que les séparatistes entendent « célébrer » le quatrième anniversaire d’une proclamation symbolique d’« indépendance », le 1er octobre 2017.
Malgré les injonctions des autorités, les séparatistes restent déterminés à célébrer leur présumée indépendance.
« Les autorités francophones qui occupent illégalement notre territoire n’ont aucun mot à dire par rapport à la gestion de notre nation. Des préparatifs sont en cours et nous allons défiler le 1er octobre 2021 », ont annoncé les séparatistes sur les réseaux sociaux.
Pour rappel, le 1er octobre 2017, au moins 40 manifestants avaient trouvé la mort dans des violences policières, selon le centre d’analyse International Crisis Group (ICG) qui avait compté « des dizaines de milliers de manifestants » dans les régions anglophones.
Les capitales régionales, Buea au Sud-Ouest et Bamenda au Nord-Ouest, ainsi que les principales villes de ces régions avaient été quadrillées par les forces de sécurité qui avaient arrêté des dizaines de personnes dans les violences qui ont suivi cette proclamation symbolique.
Dans certains villages et villes de la zone anglophone du Cameroun, des drapeaux de « l’Ambazonie », nom de l’État que les séparatistes armés entendent créer, avaient même été hissés en lieu et place du drapeau camerounais. Les structures étatiques avaient été attaquées et incendiées.
Quatre ans plus tard, le conflit n’a fait qu’empirer : les forces de sécurité camerounaises ont été massivement déployées dans les deux régions et le nombre de séparatistes ayant opté pour la voie des armes a sensiblement augmenté.
Aujourd’hui, ils seraient plus d’un millier de combattants séparatistes, selon ICG, et contrôleraient « une partie significative des zones rurales et axes routiers » en zone anglophone.
Il est à rappeler également que le 1er octobre coïncide avec le 60e anniversaire de la proclamation du Cameroun fédéral, né d’une unification du Cameroun francophone et anglophone.