« Des fidèles en plein culte à Bali dans le Nord-Ouest du Cameroun ont été surpris par des tirs », dimanche, a annoncé dans un tweet, Akere Muna, candidat à la dernière élection présidentielle, ajoutant que son « cœur saigne » pour les victimes, les familles et pour les habitants de la ville de Bali.
Dans communiqué, l’opposant camerounais, Maurice Kamto, a souligné que cette attaque a fait « un mort et des blessés, dont le pasteur de l’église, transportés d’urgence par des fidèles éplorés dans un centre hospitalier de ladite localité ».
Kamto, leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) a indiqué qu’il avait vu une vidéo « montrant des fidèles chrétiens en pleurs après que plusieurs d’entre eux ont été l’objet de tirs à balles réelles par des hommes armés non identifiés, alors qu’ils assistaient à un culte de l’église presbytérienne du Cameroun à Bali dans le Nord-Ouest du Cameroun ».
« En même temps, sans toutefois préjuger de l’identité des auteurs de ces crimes odieux, nous rappelons que ces atrocités commises contre des civils en zone de conflit armé constituent des crimes de guerre, sévèrement punis par la législation camerounaise et le droit international », a souligné le MRC tout en demandant « l’ouverture, sans délai, d’une enquête impartiale afin que les responsables de ces actes en répondent devant les juridictions compétentes ».
Selon ce parti d’opposition, la tragédie se poursuit dans la partie anglophone de notre pays, où les populations innocentes continuent de payer un lourd tribut.
Le gouvernement n’a pas encore communiqué sur cette attaque et aucun groupe ou individu n’a revendiqué la responsabilité.
Dans le Nord-Ouest et Sud-Ouest du Cameroun, la violence s’est intensifiée depuis quatre ans, les forces gouvernementales ayant mené des opérations de sécurité de grande ampleur et les séparatistes ayant lancé plusieurs attaques.
« Les autorités camerounaises sont dans l’obligation d’apporter une réponse conforme au droit et de protéger les droits des populations pendant les périodes de violence », a déclaré dans un rapport sur le Cameroun, Lewis Mudge, directeur pour l’Afrique centrale à l’ONG Human Rights Watch.
Cette ONG a d’ailleurs plaidé pour que le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies demande au Bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) ou à d’autres experts de l’ONU de mener une mission exploratoire sur les allégations d’atteintes aux droits humains au Cameroun.