Le Cameroun a commis de « graves violations des droits humains » sur des dizaines de ses ressortissants expulsés des Etats-Unis, qui ont, eux, « violé » les droits des réfugiés en renvoyant ces demandeurs d’asile dans leur pays, a accusé Human Rights Watch (HRW), jeudi 10 février.
La quasi-totalité de ces ressortissants sont issus de la minorité anglophone de l’ouest du Cameroun, en proie à un sanglant conflit depuis cinq ans entre groupes armés séparatistes et forces de sécurité, l’ONU et les ONG internationales accusant régulièrement les deux camps de crimes et d’atrocités contre les civils.
« Quelque 80 à 90 Camerounais expulsés des Etats-Unis sur deux vols en octobre et novembre 2020, et d’autres expulsés en 2021 et 2019 », ont été victimes à leur retour au Cameroun « d’arrestations et de détentions arbitraires, de disparitions forcées, de torture, viol et autres violences, d’extorsion, de poursuites injustes », a détaillé HRW dans un rapport de 174 pages.
« Beaucoup ont également déclaré avoir subi une force excessive, une négligence médicale et d’autres mauvais traitements lors de leur détention par les services d’immigration et de douane (Immigration and Customs Enforcement, ICE) aux Etats-Unis », écrit l’organisation de défense des droits humains.