Samedi, suite aux manifestations contre la mission de l’ONU qui ont secoué le Nord-Kivu, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s’est inquiété de « l’afflux de blessés par arme » dans les hôpitaux de la province du Nord-Kivu, « Plus de 120 personnes blessées » sont prises en charge à l’hôpital général de référence (HGR) de Beni et à l’hôpital CBCA Ndosho de Goma avec le soutien du CICR, a indiqué cette organisation humanitaire dans un communiqué.
Le 14 avril, les équipes médicales « suivaient 51 personnes blessées par armes, hospitalisés à l’HGR de Beni dont 9 nouveaux cas liés aux récentes manifestations » dans la zone, a-t-on expliqué. « Actuellement, nous avons atteint nos limites en capacité d’accueil à l’HGR de Béni qui compte 43 lits et sommes presqu’à terme pour l’Hôpital CBCA Ndosho de Goma qui en a 74. Les équipes sont mobilisées depuis plus d’une semaine pour répondre à cet afflux », a expliqué Kelnor Panglungtshang, chef de la Sous-délégation du CICR à Goma. D’après ce responsable, le nombre de blessés hospitalisés a explosé à la suite de manifestations dans plusieurs localités du Nord-Kivu, depuis le début de la semaine.
Ces manifestations, associées à une grève générale dans plusieurs villes (Beni, Butembo, Goma…), ont été organisées à l’appel des groupes de pression et des mouvements citoyens dénonçant l’inaction de la Mission des Nations unies (Monusco) face aux massacres de civils dans la province du Nord-Kivu. Le gouverneur de province a mis une interdiction de manifester alors qu’une dizaine de personnes ont été tuées lors d’affrontements avec les forces de l’ordre au cours de ces rassemblements au Nord-Kivu depuis le lancement de cette mobilisation le 5 avril.
Par ailleurs, le groupe défense des droits des citoyens affirmé dans un tweet que le décret du gouverneur est ‘’nul’’ « Les jouisseurs de la Gombe (quartier administratif de Kinshasa, ndlr) ne prennent pas au sérieux les priorités du peuple congolais notamment l’insécurité à l’Est et le social. La réalité sur terrain est éloquente, le dire n’est pas un crime », a écrit Lucha dans un autre tweet.