Certains habitants, en particulier dans les zones rurales, assurent que les autorités rwandaises emploient la violence pour les contraindre à se faire vacciner. Selon plusieurs médias, de nombreuses personnes ont été arrêtées et brutalisées car elles auraient refusé l’injection, au point de pousser certains habitants à fuir vers les pays voisins.
Si le rythme de la campagne se poursuit, d’ici six mois, 70 % de la population du pays sera complètement vaccinée. C’est en tout cas l’objectif du gouvernement.
Mais pour de nombreux Rwandais, ce taux de vaccination élevé est avant tout obtenu par la contrainte et la peur face aux autorités locales et la police.
Sous le couvert de l’anonymat, cette Rwandaise du district de Muhanga, dans le sud du pays, explique qu’elle a été menottée pour recevoir les injections :
« Trois officiers de police sont arrivés en renfort, en tout ils étaient cinq. Il y avait aussi des civils. Au total, onze personnes m’ont encerclée en me donnant l’ordre d’entrer dans une pièce. Ils se sont jetés sur moi et m’ont traînée sur le sol, en me plaquant leurs genoux dans le dos. Et les menottes entaillaient mes poignets. Ils ont même essayé de m’étouffer jusqu’à ce que des médecins arrivent et m’injectent le vaccin. »
Démenti des autorités
La même histoire est racontée par un groupe de Rwandais qui refusaient le vaccin par conviction religieuse.
Le groupe aurait été détenu pendant une semaine par l’armée, pendant que la police et les leaders politiques locaux tentaient en vain de les inciter à accepter les injections. Face à leur refus, la police aurait fini par employer la force.
C’est ce qu’affirme Alfred Mugabo, qui faisait partie de ce groupe :
« Nous avons refusé catégoriquement de recevoir les vaccins et avons dit aux soldats et à la police de plutôt nous abattre ou de nous noyer. Quand ils ont réalisé que nous n’étions pas prêts à changer d’avis, ils ont fait venir encore plus de policiers et nous ont menottés. Les policiers nous ont bloqués au sol et nous ont fait des injections. »